Page 3 - Expo Rouge et Bleu
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Autrefois...




                  Bleu céleste, bleu clair, bleu ciel, bleu horizon, bleu cobalt, bleu
              foncé, gris de fer bleuté, bleu marine, bleu nuit, rouge écarlate, garance,
              amarante, carmin. Bleu et rouge. Ces couleurs sont largement déclinées
              par la tradition militaire. Elles sont ce qui reste des anciens uniformes,
              de leurs détails de passementerie, des drapeaux et étendards des
              régiments des différentes armes...
                  En  effet,  sous  l’Ancien  Régime,  la  maison  du  Roi,  la  petite
              gendarmerie, les trompettes et les cavaliers des régiments Artois ou
              Penthièvre cavalerie et tant d’autres encore, sont en habits rouges à
              parements bleus ou en habits bleus à parements rouges. Cette profusion
              de couleurs voit sa fin avec la réforme de la tenue militaire découlant de
              la Révolution française qui uniformise au sein de l’armée les couleurs
              de l’habit militaire.
                  Ainsi, les carabiniers, les sapeurs et artilleurs reçoivent un uniforme
              bleu (habit, pantalon), avec des détails vestimentaires, passementerie,
              veste, parements, liserés, que l’on retrouve sur les uniformes actuels,
              comme le velours noir que porte encore de nos jours l’arme du génie sur
              le bandeau de son képi ou sur ses fourreaux d’épaules. Seule l’infanterie
              de ligne diffère avec son habit bleu à col aux pattes de parement rouge
              à liseré blanc et ses épaulettes rouges, mais surtout, le pantalon et la
              veste sont blancs.
                  Cependant, la France a du mal à s’approvisionner suffisamment en
              teinture bleue. Cette ressource provient des colonies, terres lointaines
              avec lesquelles les liaisons sont difficiles du fait de la prédominance de
              la marine britannique. Des solutions furent cherchées avec la mise en
              place de teintures de synthèse mais sans réel succès. En juillet 1829,
              le roi Charles X (1825-1830) ordonne le remplacement des pantalons
              bleus  de  l’infanterie  par  le  pantalon  rouge.  Cette  couleur  rouge  est
              extraite de la garance, plante tinctoriale cultivée depuis la fin du XVIII
                                                                           e
              siècle en Alsace et en Provence, ce qui la rend plus accessible.





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