Page 21 - Sur un air militaire

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Chapitre III
LA MUSIQUE AU SERVICE DE L’INSTITUTION

I - A musiques particulières, instruments particuliers
La musique constitue un moyen de municipales. La musique dans l’armée
communication et de diffusion d’une de Terre, avec la fin de la conscription,
identité. En ce sens, l’armée accorde, a dû revoir ses effectifs à la baisse. Par
depuis longtemps, de l’importance à exemple, la musique de l’ENSOA,
ses activités musicales. était majoritairement constituée
d’appelés du 114 régiment d’infanterie
e
En effet, la musique militaire a été (régiment support de l’école). Faute
institutionnalisée à la Renaissance. Elle d’instrumentistes, elle disparaît, comme
a subi de nombreuses évolutions, la beaucoup d’autres, à la dissolution du
plupart du temps liées aux progrès des régiment en 1998.
factures instrumentales. Elle devient
une musique dite « savante » à la fin La structure des ensembles de musique
du règne de Louis XV, sous l’influence militaire a aussi fait l’objet de plusieurs
des pratiques austro-allemandes, modifications. Aujourd’hui, elle revêt
elles-mêmes marquées par la musique plusieurs formes, bien que toutes
turque. On voit aussi apparaître le cor soient liées par une base commune,
et la clarinette, mais également la elle-même guidée par des soucis
grosse caisse, les cymbales, le triangle, pratiques et acoustiques.
la caisse claire et le chapeau chinois, La « musique » est composée de deux
dont l’utilisation a été abandonnée puis éléments : un tiers de l’ensemble
reprise par les unités d’Afrique du Nord pour la batterie et deux tiers pour
et la Légion Etrangère. Le début de la l’harmonie. Les instruments de la
III République est propice aux batterie sont les percussions, les
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musiques militaires compte tenu de son clairons, les trompettes de cavalerie,
esprit revanchard, à la suite de la les basses et les contrebasses
défaite de 1870. Les nombreuses (saxhorns, soubassophones). Les
musiques militaires qu’elle a vu se instruments d’harmonie sont des
constituer sont disloquées pendant la instruments à « systèmes » (chroma-
Première Guerre mondiale où les tiques) pouvant jouer toutes les notes
musiciens sont devenus brancardiers, entre ses extrémités sonores. Ceux qui
tandis que les tambours et clairons la composent sont le trombone à
furent réquisitionnés comme agents de coulisse, la trompette d’harmonie, le
transmissions ou de liaisons. Les cornet, le piccolo, la clarinette, le cor
ensembles instrumentaux disparaissent d’harmonie et les saxophones.
devant les deux conflits mondiaux. La « fanfare » est légèrement différente
Ils sont ensuite sujets à quelques modi- dans sa constitution et ses instruments
fications, notamment au niveau des varient selon l’arme à laquelle elle
effectifs. La professionnalisation appartient. Avant de la décrire, il
de 2002 marque un véritable tournant. convient de signaler qu’en ethnomusi-
Jusque là, les formations instrumen- cologie, une fanfare est une mélodie
tales étaient composées d’engagés particulière. De nos jours, ce terme
professionnels et d’appelés, souvent évoque également un ensemble instru-
recrutés par le biais des harmonies mental. Tout comme la « musique »,
Portrait d’un tambour algérien, 1948. (69×51,5 cm)
Coll. Musée du Sous-Officier, inv. 2009.0.127
Ce portrait, peint par W. Pelé, représente un musicien de la Nouba du 1 er régiment de tirailleurs algériens.
Ce joueur de tambour algérien, debout sur le sable, se détache sur un fond de ciel bleu.
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