Page 17 - Sur un air militaire
P. 17

09_0218_MEP 01-18.qxp:Mise en page 1  15/09/09  09:26  Page15






                 II - Quand musique sonne avec divertissements

              Les temps libres des militaires, au  alimenté par des pièces venant des
              quartier ou au bivouac, sont générale-  cafés-concerts, des vaudevilles, des
              ment accompagnés d’activités       spectacles populaires ou encore des
              musicales. Elles ne sont pas les mêmes  opéras, des opérettes ou du cinéma.
              selon les époques et les circonstances  Certains sujets sont plus ou moins
              mais la musique est bien présente,  exploités selon les périodes et les
              quelle que soit la forme sous laquelle  modes successives. Les déplacements à
              elle apparaît. Elle se traduit principale-  pied étaient également l’occasion
              ment par le chant, mais peut aussi   de chanter pour se distraire et pour
              se présenter sous d’autres formes   soutenir l’effort. Toutefois, les marches
              d’expressions comme le dessin ou la   n’étant plus aussi longues, et devant
              fabrication d’instruments de musique.  se faire dans la plus grande discrétion,
              En effet, cette dernière était, autrefois,  les chants qui leur sont associés ont, en
              fort répandue dans les campagnes.   partie, disparu, bien qu’une part d’entre
              Le besoin de s’occuper l’esprit poussa  eux soit désormais chantée lors des
              de nombreux soldats de la Première  bivouacs. Que ce soit au quartier ou
              Guerre mondiale à perpétuer cette   pendant la marche, ces pratiques
              tradition. Aussi, apparurent des copies,  musicales ont pour fonction première
              mais également des créations d’instru-  de divertir la troupe. Elles sont, le plus
              ments originaux, à partir de matériaux  souvent, spontanées et issues d’initia-
              de récupération, tels que des « carillons  tives personnelles. Le bon moral des
              de bouteilles ».                   hommes étant nécessaire à l’accomplis-
                                                 sement de leur mission, ces activités
              Le chant accompagne bien souvent la  peuvent être, dans certaines circons-
              veillée, « le boire et le manger », ce qui  tances, imposées par le commandement,
              génère une plus grande convivialité.   comme ce fut le cas lors de la mise en
              La musique, étant considérée comme  place du théâtre aux armées, dès le
              un important facteur de cohésion, est  début de la Première Guerre mondiale.
              propice à favoriser les liens de camara-
              derie entre les militaires. Dans ces   Autrefois, les personnels militaires ne
              circonstances, le répertoire est « léger »  se contentaient pas de chanter. La
              voire grivois et n’est pas nécessaire-  recherche de nouveaux couplets et la
              ment militaire. En effet, il exprime la  création d’un cahier de chansons
              fête, le quotidien, ou encore l’absence  prenaient une place importante dans
              de femmes et les désirs qui en décou-  les activités de détente. Les soldats ne
              lent. Ce sont des pièces telles que :  rentraient que rarement dans leur
              C’est à boire, Les godillots sont lourds  foyer, ce qui rendait ces occupations
              ou Le Cantonnier, comme le montre le  nécessaires. Aujourd’hui, seul le chant
              recueil « Ce que chantent nos soldats »,  reste une activité régulière. Il arrive
              n°2 de la revue La Petite Musique pour  encore, de manière relativement excep-
              Tous. Par ailleurs, il a des origines très  tionnelle, que les militaires se consa-
              variées puisqu’il est composé de chan-  crent à l’élaboration de nouveaux
              sons à boire, de chansons populaires,  textes. Que ce soit pour les appelés du
              de chants militaires. Il est également  service militaire ou pour les engagés

              Recueil « Ce que chantent nos soldats », n°2 de la revue La petite Musique pour Tous. (18,6×27,2 cm)
              Coll. Musée du Sous-Officier, inv. 2009.0.17
              Ce recueil de chansons de soldats comporte cinq pièces avec partitions pour piano et chant. La couverture re-
              prend un dessin à la craie d’art de Clépice de 1914. Il représente un groupe de soldats qui marchent en chan-
              tant. La quatrième de couverture fait la promotion des différentes publications de précédents numéros de la
              revue, consacrée à l’édition de chansons militaires et patriotiques.
                                                                               15
   12   13   14   15   16   17   18   19   20   21   22